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ABRI 39 - CHAPITRE III: LAYSON'S FARM

Voilà déjà vingt jours qu’ils travaillaient pour Layson, un vieux type qui se baladait toujours avec une cape noire et portait un monocle tantôt sur l’œil gauche tantôt sur le droit. Ils avaient obtenu le droit d’effectuer leur garde ensemble contre une réduction de salaire, ils avaient jugé cette perte nécessaire à leur sécurité. La surveillance n’était pas exactement ce à quoi ils s’attendaient, ils passaient 8 heures par jour dans un mirador aux limites de la ferme, à surveiller les esclaves qui gardaient les brahmines, les nourrissaient, les trayaient et qui distillaient leur lait dans un immense alambic qui produisait un alcool infect, le L&B, mais qui se vendait bien parmi les habitants de la ville. Layson était un homme important, il disposait d’un permis d’esclavage, de vente d’alcool et le droit de posséder une quinzaine de gardes, privilège rare parmi les commerçants d’Oktopussya.

Leur travail n’était pas plus stressant qu’un autre, en vingt jours ils n’avaient vu pour seul problème qu’un vieillard qui tentait d’entrer par effraction dans la ferme, sans doute pour y voler quelques bouteilles de L&B, vu son état squelettique et puant, il devait y être dépendant. Ils durent s’y reprendre à 8 fois pour voir finalement l’homme s’écrouler d’une balle dans le dos, depuis cet épisode leurs fusils sont ornés de lunettes de précision, ils savaient que l’erreur n’était pas tolérée dans ce genre de métier.

Cela faisait plus d’une heure que Wilhelm et Laura avaient pris leur tour de garde, le soleil se levait à l’horizon et les esclaves sortaient de leur trou pour se rendre au travail. Une brahmine s’excita lorsque qu’un esclave s’approcha d’elle pour la traire et envoya l’homme d’un coup de sabot dans un abreuvoir presque vide, provocant l’hilarité des gardes restés au sol. Cette humeur bonenfant fut interrompue par une explosion : le dépôt qui contenait l’alambic venait de perdre la moitié de sa structure dans un immense jet de flammes. Les sifflets des gardes se mirent à résonner dans toute la ferme, comme si quelqu’un n’avait pas entendu l’explosion dans les 10 km à la ronde... Wilhelm balayait la zone sinistrée de son arme, à la recherche d’un éventuel intrus, il vit détaller une ombre dans les dunes qui encerclaient la ferme, il s’apprêtait à ouvrir le feu, lorsque sa sœur l’agrippa par le bras.

« C’est une diversion ! Regarde les barbelés de la face sud. » Il fit volte-face et promena son viseur sur toute la longueur du barbelé. Une esclave tenait la main d’une petite fille, esclave elle aussi, et l’aidait à franchir la barrière de sécurité. Elles se mirent à courir à toute allure hors de la propriété. Probablement une mère et sa fille qui ne se faisaient pas à leur captivité, il avait déjà aperçu leurs minois crasseux. Celle qui devait être la mère avait pris quelques mètres d’avance sur la fillette qui ne progressait aussi qu’avec des gambettes d’une dizaine d’étés seulement. Bruit sourd. La gamine chuta, une balle logée dans son fessier, le canon de Laura fumait à côté de lui.
« L’instinct maternel » Dit-elle en souriant. La femme revint en arrière et s’approcha en rampant de sa progéniture qui hurlait comme ces brahmines que l’on égorgeait lorsqu’ellse étaient trop vieilles ou trop malades pour produire du lait. La scène avait quelque chose de touchant, moins d’un mètre séparait cette petite famille, la fille tendant sa main d’un air suppliant vers sa mère qui approchait la sienne. Le temps semblait s’écouler au ralenti, les deux frère et sœur suivaient la scène au travers de leur viseur. Les doigts frêles et sales de la jeune fille se tordaient tant bien que mal afin de retrouver la chaleur maternelle à la fois si proche et si lointaine. Laura fit gicler la douille vide de son fusil tandis que Wilhelm prenait un meilleur appui sur le rebord de leur tour de bois.

Deux détonations quasi simultanées se firent entendre du haut de leur mirador, Et se sont deux visages qui embrassèrent la poussière du sol désertique. Le sang de la petite coula lentement vers le corps de sa mère mais stoppa sa progression une poignée de centimètres avant de reconstituer une ultime symbiose post-mortem entre la mère et l’enfant.

Wilhelm embrassa tendrement sa sœur, passant sa main derrière son dos et la plaquant contre lui. Ils se laissèrent aller quelques instants, leurs manteaux noirs flottaient doucement au gré du léger vent qui venait de se lever, des dernières rafales étaient tirées dans la cour, finissant de mater une rébellion qui n’avaient eut aucune chance de réussir. Les brahmines montrer des signes de nervosité, elles attendaient leur traite.

Le vieux Layson leur remit une prime plus symbolique qu’autre chose pour avoir éliminé cette tentative d’évasion. (Il faut dire qu’il allait devoir racheter des esclaves et remettre en état de marche la zone de distillation. Ils n’avaient perdu qu’un seul homme et c’était lors de l’explosion de l’alambic, en plus du couple mère-fille, cinq esclaves avaient été tués. Harry vint les chercher afin de les emmener au Gagne-Pain, un casino-bordel d’Oktopussia, pour fêter leurs exploits du jour et puis de toute façon avec la poignée de capsules qu’ils avaient gagnée, soit il la faisait fructifier au Gagne-Pain soit il se payait une bouteille de Nuke~Cola à condition de se cotiser tous ensemble, évidemment.

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