Ouvrir la partie Saga
Ouvrir la partie Fallout1
Ouvrir la partie Fallout2
Ouvrir la partie Fallout Tactics



FALLOUT24

Verset 15 : Citius venit periclum cum contemnitur

Vassili et moi avions donc décidé de faire une partie de chasse ensemble. Un problème se posa donc, puisque nous ne pouvions voyager à deux sur la moto très longtemps, surtout en cas de combat, et je le voyais mal à pied, poussant son bolide à côté de moi. Je lui proposai donc de retourner au bastion que nous avions investi avec le gang de python, près du WTCF. Nous y avions laissé pas mal de matériel, notamment le Hummer. Plus dépités qu’autre chose, sans voir son utilité, pensant également retrouver une vie plus calme, nous avions tout laissé en plan. Après avoir bien entendu miné le terrain. Le WTCF n’était pas loin, Vassili nous y conduit rapidement, de là je retrouvai le chemin pour notre ancienne base. Le portail d’entrée était gardé par un cadavre, et je reconnu en me rapprochant le promoteur qui nous avait montré la place. Il avait du vouloir la récupérer, mais des nouveaux locataires avaient du lui montrer leur intention de rester. Je me rendis soudain compte de la stupidité d’avoir laissé tant de matériel de valeur à la portée de tous. Je m’approchai sans précaution, repoussai la grille, et entrai. Quelque chose passa à coté de ma figure et vint s’écraser sur le mur derrière moi. Cela m’énerva encore plus, surtout quand, en examinant les restes du projectile, je reconnus la tête en porcelaine d’une poupée que Mina avait un jour trouvé dans des ruines ; elle y tenait beaucoup, mais n’avait pas eu le temps de la reprendre, n’étant pas vital c’était secondaire. Je regardai dans la direction d’où était venu le projectile : au milieu de la cour, autour d’un feu, trois personnages qu’on aurait directement qualifié de clochards avant la guerre. De nos jours, c’étaient juste des junkies. Un dormait par terre, les habits imbibés de bière, autant que son cerveau, un second, debout, me regardait hébété, apparemment ne comprenant pas comment il avait réussit à me rater, et le troisième, assis à coté, rigolant. Titubant, mon agresseur commença à m’insulter. Etant de fort méchante humeur, je sortis mon revolver et tirai trois coups dans sa direction. Il sursauta et tomba, émettant à terre des sons peu ragoûtants. Son compagnon assis se leva, pris un antique mauser caché dans son dos, et n’eut pas le temps de me braquer car il reçut un violent coup de pied dans le ventre. Plié sur lui-même, je lui relevai le menton du bout de mon canon. « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. » J’appuyai sur la gâchette, et un mélange peu avenant de cervelle de sang et d’os jaillit de sa nuque en même temps qu’il était projeté en arrière. Le dormeur du val ouvrit un œil, puis affolé se leva et sembla chercher quelque chose. Je lui désignai ma première victime, qui touché au ventre, était encore conscient et avait régulièrement des spasmes, tout en râlant et crachant du sang. « Ton ami a froid, il tremble. Si c’est ton cas, je peux te réchauffer la cervelle. Sinon, reste près du feu, ce sera aussi bien. » Il choisit la deuxième option. Je me rendis alors au garage où était garé le Hummer, je désarmai les mines, et sortais le véhicule. Je trouvai dedans une carabine qui avait été oubliée. Je la proposai à Vassili. Il me répondit qu’il avait ce dont il avait besoin. Il rangea sa moto dans le garage et transféra ses affaires. A vrai dire peu de choses : un MP5, arme de base de l’armée américaine, mais il m’avoua qu’il préférait largement utiliser une arme de son pays : le DD44 Destrovei, pistolet de l’armée Russe depuis 1933 : il avait deux de ces pistolets aussi puissants que bruyants, d’une très belle finition, très précis, bref, la beauté froide de la mort. Ses pistolets étaient dans un superbe étui recouvert de cuir, mais il les sorti, les monta, et les chargea. « Nous en aurons bientôt besoin. »
Nous nous rendîmes à la cathédrale de St john The Divine, qui n’était pas loin, pour reconnaître le terrain. Vassili conduisait, moi j’avais à peine eut le temps d’apprendre les bases avec mes anciens compagnons. Il avait également réparé la Browning M2, toujours sur le toit du Hummer, je me tenais donc derrière, debout sur la banquette, le buste sortant par le toit, pour pouvoir riposter en cas d’attaque. Nous nous arrêtâmes devant les deux immenses double-portes en fonte. En levant les yeux, je ne pus m’empêcher d’être époustouflé par la grandeur du bâtiment, sous tous les sens du terme. Au dessus des portes, une première rosace, puis encore plus haut, une seconde, deux fois plus large, je me sentis minuscule. L’édifice ne semblait pas avoir souffert de la guerre. Au dessus de l’entrée, une plaque de fer était suspendue, avec, écrit en lettres d’or, le verset suivant :
« In the Saint John The Divine Church
There are Pilgrims who Dread to Drown
And who came there so as to Search
A new Pathway and a new Dawn »
L’inscription semblait récente, le support ne laissait aucun doute, cela datait d’après la guerre ; il semblait étrange de voir une marque de richesse dans ce monde en ruine. Alors que nous nous demandions s’il convenait de frapper, une porte s’ouvrit lentement. Un homme d’une quarantaine d’année, chauve mais barbu, en robe de bure, les pieds nus, nous accueillit. « Bienvenue dans la dernière maison du seigneur. Vous arrivez à temps pour votre salut. Une vie entière de repentir vous absoudra peut-être de vos crimes ; entrez mes enfants. » Ne sachant trop comment réagir, Vassili prit la parole : « Vassili Alexandrovitch, en mission auprès de l’armée des états unis d’Amérique. On nous a signalé qu’un groupe terroriste pourrait monter très prochainement une opération contre vous, et nous venons afin de protéger nos ressortissants. » J’admirais le professionnalisme de mon compagnon, qui savait parfaitement son discours dépassé. « Mais mon fils, nous sommes déjà au courant de cela ! Venez plutôt vous reposer chez nous…
-Vous savez ? demandais-je. Et comment avez-vous prévu de vous défendre ? Vous devez connaître leur férocité…
-Il nous a dit cela.
-Qui ça ?
L’homme me regarda bizarrement.
-Mais enfin… Notre père à tous, Dieu ! C’est lui qui va nous sauver.
-Vous allez vous faire massacrer, revenez sur terre, si vous êtes réellement au courant de quelque chose, il faut préparer une ligne de défense, des armes…
-Ne vous inquiétez pas. Nous avons notre armée. Si Dieu a décidé de nous tester, nous accepterons l’épreuve, et s’il décide que nous sommes justes, alors il guidera notre bras pour pourfendre l’ennemi. »
La discussion continuait, lorsque quelque chose bipa. Vassili me fit un signe : un des mouchards qu’il avait donné a des informateurs avait été activé. La communauté avait une milice, cela nous rassura. Nous expliquâmes à l’homme que nous allions revenir pour les aider, mais qu’il fallait qu’il dise à ses hommes de se préparer à combattre un ennemi très dangereux. Il nous remercia mais insista sur le fait qu’il n’avait pas besoin de nous. Il allait néanmoins prier pour le salut de nos âmes. La porte se referma, je regardai Vassili et nous haussâmes les épaules. Il fallait se mettre en route.
Nous étions allés rencontrer l’homme qui avait activé son mouchard. Il les avait vu passer vers l’est, juste une heure avant que nous arrivions. Vassili regarda ses notes : il y avait dans le coin un village visité il y a quelques mois. Nous avions l’occasion de les rattraper, et Nous repartîmes sur les chapeaux de roues. Quelques minutes plus tard, nous arrivions au village en question, déjà bien amoché. Quelques maisons brûlaient, il y avait de nombreux cadavres par terre, mais apparemment encore des survivants retranchés dans le plus gros bâtiment, au centre. Vassili freina, il voulait d’abord étudier leur façon de procéder. Les quatre motos étaient toujours en mouvement et tournaient autour du bâtiment, variant régulièrement de vitesse et de trajectoire, tirant assez souvent, faisant mouche la plupart des fois. Les assiégés ne devaient pas s’attendre à l’attaque ; ils ne semblaient pas avoir d’armes automatiques. De toutes façons, ils avaient sûrement une pénurie de bons tireurs et de munitions. Les quatre motards semblaient réagir de façon tout à fait différente. J’en voyais deux avec des fusils, qui tiraient régulièrement, un troisième avec une arme courte mais épaisse, qui provoquait une grosse détonation, mais assez rarement, et le dernier avait au bras un énorme morceau qui ne laissait rien présager de bon, et tirait pratiquement en continu. Notre véhicule accéléra soudain, c’était parti. Les motards ne nous aperçûmes que très tard, trop occupés qu’ils étaient à viser, le bruit des détonations, le feu, etc., couvrant le moteur. Au dernier moment, l’un d’entre eux se rendit compte qu’il fonçait sur un pare choc qui n’aurait pas du être là. Il fit une embardée, sa moto chassa, il se retrouva projeté in extremis sur le côté alors que sa roue arrière se faisait écraser par les quatre tonnes du Hummer. En même temps, j’arrosai d’une rafale un autre deux-roues, mais sans succès apparent, il n’était pas facile de toucher une cible mouvante, debout à l’arrière de ce véhicule roulant sur une voie plus que chaotique. Nous allions trop vite, et vers un mur ; vassili utilisa le frein à main et tourna à plus de quatre-vingt dix degrés, mais, surpris, je fus projeté sur le siège arrière. Ainsi couché, alors que le hummer recommençait à s’ébranler, je vis une première étoile apparaître sur la vitre de la portière avant, puis une seconde ; je risquai un coup d’œil dehors : un de nos ennemis avait fait l’erreur de s’arrêter pour mieux nous viser. Il avait apparemment un fusil de sniper, et cherchait à atteindre le conducteur. Je remontai immédiatement et canardai dans sa direction. Il s’était déjà remis en route, mais je réussit néanmoins à le toucher, sa moto tangua, puis elle s’écrasa sur le côté. La victoire fut de courte durée : je reçus un violent coup à la mâchoire, et m’évanouis. Me voyant avachis sur le toit dans le rétroviseur, Vassili décida la retraite. Grand bien, lui prit, car à ce moment une grêle de balles attaqua l’arrière du Hummer heureusement protégé par un épais blindage. Devant notre fuite, les deux derniers motards décidèrent de nous poursuivirent, arrêtant ainsi de nous canarder. Une dizaine de minutes plus tard, je reprenais mes esprits, Vassili se contenta d’un « Je te croyais mort. » Je m’assis plus ou moins sur la banquette, pour entendre une rafale crépiter juste derrière moi sur la plaque de métal qui nous protégeait. « Ils suivent toujours, ils sont rancunier. » Juste après, un second crépitement fut suivi d’un bruit d’éclatement, et le Hummer se mit à tanguer. « Un pneu est touché. Prépare toi à descendre, il y a trop de risques de se retourner, dès que je vois un bâtiment propice à la guérilla, on y va… »
Vassili s’arrêta assez rapidement en effet, le Hummer n’aurait pu de toutes façons aller beaucoup plus loin… J’avais assez repris mes esprits pour pouvoir continuer. Sinon, je me serais fait massacrer sur mon siège, le choix avait donc vite été fait. Nous entrâmes dans une sorte d’entrepôt pas trop détruit. Il était encombré de caisses, de hautes machines, de grillages divers, la visée et les mouvements étaient restreints. Vassili sembla satisfait. Il me remit un walkie-talkie. Il monta sur une caisse au dessus de laquelle le mur était en partie détruit. Ne voulant faire de bruit, il me décrivit ce qu’il voyait via son émetteur. « Nos deux poursuivants son arrivés ; ils ont mis pied à terre, et, merde les enfoirés, ils ont achevé le moteur du Hummer. C’est bien ce que je craignais. L’un d’entre eux à un minigun. C’est pour ça que je cherchais un bâtiment : ici il lui sera pratiquement impossible de l’utiliser, seules les armes de poing sont assez petites pour qu’on ne soit pas gêné par l’étroitesse des lieux. Par contre, l’autre à une sorte de… Oui, c’est ça, il a un flashball ! En théorie ça n’est pas mortel, mais ça dépend s’il contient encore les cartouches originelles avec des balles en caoutchouc ; je te laisse imaginer une balle, même en bois, de cinq centimètres de diamètres projetée à pleine puissance dans la tête. C’est une version où les deux canons sont côtes à côtes, il peut tirer deux coups à la fois. » Mon compagnon redescendit, au moment où les deux autres entrèrent. Le bruit du minigun qui commence la rotation de ses canons nous invita à plonger à terre. Le motard costaud arrosa largement la zone. Le distinguant plus ou moins un instant, je tirais deux fois dans sa direction. Vassili m’arracha mon révolver des mains. « Il sait où on est maintenant ; on se sépare. » Avant de me rendre mon arme, il fit tourner le barillet de deux crans. J’avais toujours ma City Killer, mais n’allant pas pouvoir l’utiliser, je tirai une rafale de trois balles pour couvrir sa fuite. Il n’y eut pas de réponse au bruit très caractéristique des cartouches vides tombant sur le sol. Je rampai vers une caisse assez haute, puis une fois abrité derrière, j’essayai d’utiliser une partie chromée de mon fusil comme un miroir. Peine perdue évidement, mais il me fut soudain arraché des mains, pour aller atterrir un mètre plus loin. Au son de la détonation, c’était certainement le flashball. Au choc, c’était certainement une balle dure. Néanmoins, devant une telle arme que j’avais du mal à croire mortelle, je n’hésitai pas à prendre des risques. Je me jetai sur le côté, repérai assez vite mon agresseur, qui était occupé à recharger, et je tirai deux fois de suites. Il disparut derrière un poteau en métal, réapparut juste après, en me visant avec son arme. Voyant les deux gros canons me regardant à quelques mètres, je compris que cela n’allait pas faire du bien. Je n’avais pas le temps de me relever, je roulai donc sur le côté, mais fût arrêté par un débris de mur. J’entendis la détonation, et reçut un choc très violent au bras gauche. Je me retournai et tirai une troisième fois sans conviction dans la direction de mon agresseur. Je me relevai, et courut me mettre à couvert. Malheureusement, l’autre pensant me contourner avait fait de même, et nous nous retrouvâmes pratiquement en face l’un de l’autre, tous deux aussi surpris. Je me mis à courir dans la direction opposée, sans oublier de le canarder. Ma première balle lui arriva dans l’épaule, il eut un mouvement de recul et fit une grimace. La deuxième lui eut sans doute éclaté le crâne, mais ma jambe de pantalon se prit dans un morceau de ferraille sortant des décombres, et je m’étalai de tout mon long, lâchant mon arme. Un bras raide et rougi, il me sourit méchamment et s’approcha de moi. Malgré la douleur, je rattrapai mon arme de la main gauche et le mit en joue. J’appuyai deux fois de suite sur la gâchette ; le chien s’abattit deux fois, mais aucune détonation ne suivit : j’étais arrivé au bout du barillet. Mon bourreau, s’étant presque mis à couvert en voyant que j’avais récupéré mon arme, revint lentement, savourant sa victoire, et me mit en joue. Dans un éclair, sans doute dû au flot d’adrénaline qui se faisait de plus en plus important dans mes veines et me faisait penser trois fois plus vite qu’à la normale, je me remémorai le geste de Vassili, et rappuyai une troisième fois, et, alors que la détonation finissait de détruire mon bras blessé, la balle jaillit du canon pour aller traverser la trachée et morceler une partie de la mâchoire de mon adversaire, qui déséquilibré, vacilla, puis tomba lourdement en même temps que les débris d’os noyés de sang derrière lui. Je me relevai, et achevai le motard de ma dernière balle. Je pris le walkie-talkie et fit un appel. Mon appareil grésilla en retour, quelqu'un avait du appuyer sur le bouton d’émission de l’autre, et je reconnu la voix de Vassili. « Puisque le corps à corps ne nous a pas départagé, à moi de choisir ma méthode. C’est un jeu bien de chez moi : la roulette Russe. Par contre, manque de bol, je n’ai qu’un automatique. C’est toi qui commence ! » Le son d’une détonation. Une minute plus tard, un nouveau grésillement : Vassili me dit que tout allait bien et me donnait rendez-vous à la sortie. Il me raconta comment, ne pouvant se servir de son minigun, l’autre l’avait attaqué avec un antique fléau d’arme. S’en était suivi un corps à corps épique, suivi du dénouement auquel j’avais assisté. « Et toi ? – Moi, rien de spécial. Juste… Merci… »

Webmasterisé par Sylvanor
Toute reproduction interdite sans autorisation.